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Détails pour le Rassemblement National

CE QU'ILS ONT DIT

DANS LE PROGRAMME DES LÉGISLATIVES 2024

  • Augmenter le nombre d’étudiants en médecine (fin du numerus apertus)
  • Allègement des dispositifs de cumul emploi-retraite pour les médecins et les infirmiers

DANS LE PROGRAMME DES PRÉSIDENTIELLES 2022

  • « Démétropolisation » consistant en un « rééquilibrage entre les campagnes et les grandes métropoles afin de résoudre les problèmes de la fracture sanitaire, qui est de plus en plus importante ».
  • Pour inciter les médecins à s’installer dans les campagnes : mettre en place une rémunération de la consultation différente selon le lieu d’installation, sans que les praticiens n’aient de démarches spécifiques à faire.
  • En parallèle, ouvrir un nombre de places suffisantes dans les facultés de médecine.
  • Élargir les tâches confiées aux pharmaciens, aux sages-femmes, aux infirmiers et aux assistantes sociales

DANS LES VOTES ET ACTIONS ANTÉRIEURES

  • Déserts médicaux (juin 2023) : réguler l’installation des médecins dans les zones bien pourvues en soignants (rejeté) : vote RN contre
  • Obliger les jeunes médecins à s’installer trois ans dans un désert médical (rejeté, 2021) : vote RN pour

DANS LES DÉCLARATIONS PUBLIQUES ET AUTRES PROPOSITIONS FAITES

L'ANALYSE DE NOS SERVICES PUBLICS

Si les annonces du RN semblent plutôt montrer une volonté de lutter contre les déserts médicaux, elles présentent plusieurs limites :

  • L’augmentation du nombre de places en faculté de médecine a déjà été mise en place depuis 2018. De plus, le gouvernement a annoncé que le nombre de places en médecine passerait de 9 570 en 2019 à 16 000 d'ici 2027. Les effets de cette mesure ne commenceront à se voir que 8 à 10 ans après l’ouverture de nouvelles places d’étudiants et d’étudiantes, soit à partir de 2028 environ. Il convient également de souligner que les doyens de médecine comme les syndicats d’étudiants ont tiré la sonnette d’alarme car une telle augmentation du volume d’étudiantes et étudiants en formation doit s’accompagner d’un investissement dans les infrastructures et d’une augmentation du volume de professeurs et de maîtres de stage. Il s’agit donc d’une annonce déjà mise en place, dont les effets ne se concrétiseront qu’à moyen-terme et qui, si elle n’est pas accompagnée d’un investissement important, et donc coûteux, conduira à une dégradation des conditions de formation
  • La rémunération des médecins libéraux est soumise à l’adoption d’une convention négociée entre leurs représentants et l’Assurance maladie. La proposition d’adapter la rémunération en fonction du type de territoire est donc soumise à un consensus des professionnels eux-mêmes sur la mesure, ce qui paraît difficile à obtenir. La faisabilité de la mesure n’est donc pas garantie.
  • Par ailleurs, une grande partie du territoire français est aujourd’hui considérée comme un désert médical. A titre d’exemple, en Ile-de-France, 96% des franciliens résident dans une zone sous-dense : 62,4% en zone d’intervention prioritaire et 33,9% en zone d’action complémentaire. Il semble donc difficile de déterminer quelles zones seraient davantage prioritaires pour cibler les installations de médecins. 
  • Si la réduction des fractures territoriales est un objectif cohérent pour augmenter l’attractivité des zones peu denses, il convient toutefois de souligner qu’il s’agit d’un axe de travail très transverse (infrastructures, transports, logement, éducation, justice, etc.) qui ne pourra engendrer de résultats qu’à moyen, voire long terme. 

Dans ses positions de vote, le RN fait preuve d’une forme d’incohérence avec ses propres propositions : le groupe a voté pour l’obligation des jeunes médecins de s’installer trois ans dans un désert médical à la sortie de leurs études, mais a voté contre la proposition visant à réguler l’installation des médecins dans les zones bien pourvues en soignants. 

Au 23 juin 2024, le programme du RN pour les législatives ne fait état que de la proposition suivante : “Augmenter le nombre d’étudiants en médecine (fin du numerus apertus)”