Transports

Plusieurs mesures du Nouveau Front Populaire concourent à la réduction du temps de transport : le redéploiement de services publics, notamment de santé. L’objectif est que personne n’habite à moins de trente minutes d’un accueil physique des services publics, avec une interrogation sur leur nature (guichet ou école ?).

Le NFP mise également sur le ferroviaire avec un moratoire sur les petites lignes, avec un objectif de réouverture pour celles déjà fermées assez vague (“dès que possible”).

Renaissance s’engage à ce que tout le monde ait une maison France services à moins de 20 minutes de chez soi, et un médecin de garde à moins de 30 minutes de chez soi.

Toutefois, les maisons France services sont un point d’accueil physique mais ne se substituent pas aux services publics locaux : la poursuite de leur déploiement n’enraye pas la dynamique de fermeture d’autres services publics locaux (école, hôpital, etc).

Il est incertain que la poursuite de cette politique réduise les besoins de déplacements.

Dans leur programme de 2022, les Républicains proposent des mesures pour revitaliser les centre-bourgs dans la ruralité, via des exonérations fiscales et pour préserver l’existant, en empêchant des fermetures d’écoles et de classes en milieu rural en l’absence d’accord du maire. Il ne comporte pas de mesures précises sur l’offre et les moyens de transports.

Il n’y a pas d’engagement du Rassemblement National pour réduire le temps passé dans les déplacements quotidiens.

Le RN propose toutefois depuis plusieurs années de revenir sur certaines limitations de vitesse sur la route, notamment le passage des nationales et départementales de 90 km/h à 80 km/h, ou de ne plus retirer de points sur les excès de vitesse de moins de 20 km/h.

Revenir sur ces mesures tend à faire augmenter la mortalité routière sans réduire de façon significative le temps de trajet pour la plupart des automobilistes.

Le NFP met l’accent sur les transports en commun : il propose de garantir des prix accessibles, voire la gratuité pour certains publics (jeunes, précaires). Il s’engage également à réduire la TVA à 5,5% sur les transports en commun, ce qui devrait réduire les prix pour tous les usagers.

La réouverture de petites lignes ferroviaires pourrait contribuer à réduire les coûts et offrir une alternat

Ensemble s’engage à prolonger un dispositif ouvert en janvier 2024 : le leasing social de véhicules électriques. 50 000 ménages y ont souscrit, et Ensemble propose de doubler le nombre de voitures mises à disposition (passer à 100 000 chaque année). Cette mesure rend accessible les voitures électriques aux ménages modestes.

Au pouvoir, Ensemble se retire du financement de l'infrastructure ferroviaire. Cela risque de faire varier les coûts selon les territoires, et de l'augmenter pour l'usager.

Les Républicains mènent des politiques augmentant le coût des transports en commun pour l’usager et ne portent aucune proposition pour en réduire le coût.

En parallèle, LR porte une diminution du coût des déplacements en automobile, en particulier pour les plus aisés. LR prône également une ouverture totale à la concurrence du ferroviaire et la privatisation de la SNCF, avec la croyance que la libre concurrence conduirait à une baisse des prix concernant ce mode de transport.

Le RN propose de réduire le coût des déplacements en voiture thermique avec deux mesures : la baisse de la TVA sur les carburants (20% à 5,5%) et la baisse des péages, en nationalisant les autoroutes.

Mais la baisse de la TVA va réduire les ressources de l’Etat, alors que l’Etat devra assurer la gestion et l’entretien des autoroutes, selon le programme du RN. Cette proposition allège le coût des énergies fossiles sans prendre en compte le niveau de richesse des différents consommateurs. Par ailleurs, la décarbonation des transports est nécessaire pour limiter la hausse des températures.

Le RN ne propose rien sur le coût des déplacements en transport en commun, même s’il s’oppose à son augmentation localement (Ile-de-France).

Le programme du NFP diminuerait l’impact environnemental des déplacements.

Il propose de développer les transports en commun, en particulier le train, et s’inscrit dans la trajectoire européenne d’électrification du parc automobile.

Néanmoins, il ne parle pas de l’offre de transport en commun dans les territoires n’ayant jamais eu de connexion ferroviaire. Par ailleurs, certaines dissensions demeurent entre les partis du NFP sur la lutte contre la pollution de l’air locale et dans le développement d’autoroutes.

Le programme de Renaissance vise à diffuser au maximum le véhicule électrique dans la société. Si l’avenir écologique de la voiture est électrique, l’avenir de la mobilité écologique n’est pourtant pas la voiture. Aucune proposition ne concerne le développement de transports en commun. Un tel programme reste faible pour les territoires ruraux et périurbains, en particulier pour les ménages modestes.

Les Républicains proposent une politique de transition vers des transports écologiques qui est lente, prudente et insuffisante pour atteindre la neutralité carbone en 2050. LR souhaite ralentir l’électrification du parc automobile et propose certains investissements dans de grands projets éloignés du quotidien.

Le Rassemblement national souhaite mener une politique accroissant l’impact environnemental de nos déplacements en développant autant que possible la mobilité automobile sur l’ensemble du territoire. Il s’oppose régulièrement à l’électrification du parc automobile, à la réduction de l’usage de la voiture en ville, à l’abaissement de la vitesse.

Un tel programme conduirait à la hausse des émissions de gaz à effets de serre des transports, donc l’aggravation du changement climatique, et à l’accroissement de ses conséquences néfastes pour la santé (pollution de l’air).

Le Nouveau Front Populaire prévoit pour l’instant l’arrêt des fermetures de petites lignes de train et leur réouverture “dès que possible”. Des mesures de gratuité pour le train sont prévues pour les jeunes et les personnes modestes.

Concernant les infrastructures, la ligne reste à clarifier, des avis divergents sur les grands projets actuels ayant été exprimés. L’ambition est affichée de « garantir des tarifs accessibles et des mesures de gratuité ciblée ». On peut s’attendre à des propositions globalement défavorables au transport aérien (vols intérieurs notamment).

Aucune proposition sur le transport longue distance ne figure au programme d’Ensemble.

S’agissant du train, le soutien aux grands projets d’infrastructures a été renouvelé à l’occasion des élections européennes 2024 (Lyon-Turin). L’ambition de rénover des petites lignes pourrait être à nouveau affichée même si les résultats actuels sont en deçà des objectifs. Lancé à titre expérimental en juin 2024, le Pass Rail offre aux jeunes, sans condition de nationalité, un accès aux Intercités et TER pour 49€/mois (hors IDF). Sur l’aérien, le pari est fait de « l’avion bas carbone européen » d’ici 2030...

Les Républicains ne proposent aucune mesure concrète en faveur du transport longue distance. L’ambition du financement par l’Europe d’un grand programme ferroviaire continental portée lors des élections européennes 2024 n’est pas assortie de mesures.

En 2022, LR avait promu la modernisation du réseau ferroviaire existant et la gestion des petites lignes par régions. Le parti est favorable aux grands projets d’interconnexion (Lyon-Turin) et envisage une simplification des lois pour éviter que la justice ne les annule. Un soutien est affiché au biocarburant, à l’hydrogène et à l’électricité pour l’aérien.

Le RN propose des mobilités longue distance s’appuyant essentiellement sur l’automobile et les autoroutes. En matière de train, aucune proposition concrète d’investissement n’est faite pour les infrastructures. La position du parti concernant les grands projets actuels reste ambiguë (ex : ligne Lyon-Turin). Un coup de pouce timide pourrait être accordé à la jeunesse avec la gratuité de l’accès aux trains, sous des conditions restrictives, notamment de nationalité.